Sur mon Pickup

Sur mon pick-up - épisode 1 - L'année de l'expo

Louise Rousseau Season 1 Episode 1

Bienvenue dans le premier épisode de Sur mon pick-up.
Mon tout premier balado à vie. L'année 67 marque un jalon important de l'histoire du Québec. La moitié des gens n'ont pas 30 ans et tout est à faire. Je vous parle de chansons marquantes et d'événements qui ont modelé le Québec d'aujourd'hui.

Bonne écoute. Ce Balado est présenté par Pas de casse média et les Éditions du Petit Larousseau.

Je suis née en 1967, une année bien marquante dans l’histoire moderne. Ma naissance n’a rien à voir là dedans mais 1967 c’était une année d’euphorie au Québec. C’est l’année ou Charles de Gaule a prononcé le fameux VIVE LE QUÉBEC LIBRE. Mais ce n’ai qu’un des faits marquants. En 2020, 53 ans plus tard, même ceux qui n’y était pas encore nés  ressentent l’effet papillon de cette année zéro comme le chantait si bien Renée Claude. Ça marquait vraiment le début d’un temps nouveau.

 Un jour, je me promenais dans le vieux Québec et je me suis arrêtée dans une boutique souvenir qui vendait de vieilles plaques d’autos.  J’étais à la recherche de MA plaque « La belle province », édition 67… Hey bien… Surprise! ÇA N’EXISTE PAS! En 1967 la plaque officielle du Québec a revêtue une robe blanche, épinglé une feuille d’érable rouge et La belle province a cédé sa place à la CONFÉDÉRATION.  

C’était un événement majeur pour les Canadiens ce 100ième anniversiare de la confédération mais pour les Québécois, l’année 67 c’est  l’EXPO! 

 D’ailleurs, pour revenir à mon histoire de plaque d’autos, si le pare-choc arrière devait impérativement arborer la feuille d’érable, on pouvait choisir l’édition spéciale Expo 67 pour le pare-choc avant…

 Hey oui! L’année de ma naissance on célébrait le centenaire de la confédération canadienne, le Québec brûlait d’envie d’être libre et Montréal accueillait l’exposition Universelle.

En 1967, la moitié des gens n'ont pas 30 ans et sont en quête d'une société qu’il pourrait modeler à leur image. Je l’avoue, je suis jalouse. J’aurais tant aimé visiter l’expo 67 et même être une des baby boomers. Je suis toujours interpelée par les films d’archives sur l’exposition universelle de 1967. Je peux facilement m’imaginer la fébrilité des visiteurs qui, passeport de l’Expo en main, ont vu le monde s’ouvrir devant eux.

 Non… Je ne suis pas une baby boomer mais quelle chance j’ai eu d’être spectatrice des grands changements qu’ils ont apportés et surtout une auditrice prévilégié de 2 décénies de musiques aussi distinctes que marquantes.

 C’est grâce à mon oncle André si j’ai développé cet amour pour la musique. Il était un grand consommateur de disques et j’enviais sa collection de 45 tours. Heureusement pour moi, il lui arrivait de m’offrir des piles de disques qu’ils n’écoutait plus ou dont il avait acheter une nouvelle copie moins usée. Je me souviens du jour ou, dans une même pile qu’il m’offrait, j’ai reçu Cupidon des Bel Air, Sugar Baby Love de The Rubettes et Miss Boney Maroni des Habits jaunes. J’étais dans un état presqu’euphorique car j’adorais ces 3 disques. Je me souviens les avoir écouter en boucle sur mon petit tourne disque dans le sous-sol. J’avais 10 ans.

Quand on traverse Montréal aujourd’hui, on sait qu’il faudra faire preuve de patience. Les fameux cônes oranges sont légions et  font étrangement parti du paysage urbain. Presque l’ensemble des chantiers routiers Montréalais d’aujourd’hui tirent leurs origines du projet visionnaire du maire Drapeau. J’imagine à peine l’ampleur des travaux pour la construction de l’autoroute metropolitain, l’échangeur Turcot, le métro et l’imposant chantier de construction de l’île Notre-Dame, l’agrandissement de l’île Sainte-Hélène et de la Cité du Havre.  Terre des hommes et l’Expo 67 génèrement un achalandage de près de 55 milles visiteurs curieux de découvrir Montréal, le Québec la naissance d’une culture qui lui est propre. Quand Stephane Venne remporte le premier prix de la chanson thème de l’expo 67 avec Un jour un jour, c’est une véritable transformation musicale qui commence à s’opérer. Fini le remachage des succès des autres. On se défini maintenant par une musique qui nous ressemble, par ce que comme le disait François Dompière.

 Cette chanson, que vous reconnaissez, est en fait une publicité diffusée en 1975-76 pour les produits Labatt. Incroyable comment ça vient titiller ma fierté d’être Québécoise et francophone. Amateur de bière ou non quel impact tout de même! 

 Si mon oncle André m’a fait connaître et apprécier les succès des années 60, c’est sur les microssillons de mes cousins et cousines que je me suis initier à la musique nouvelle, souvent engagée.

 Harmonium, Jim et Bertrand, Pauline Julien, Beau Dommage… Le Québec apprend à se redéfinir et ça se reflète partout. Les messes du dimanche ne font pas exception. À Rouyn-Noranda, ma ville natale, la famille Savard anime un nouveau genre de célébration. Chanteurs, guitares électriques et même une batterie jouée par une fille! La messe à gogo fait salle comble le dimanche et les gens en redemandent. C’est l’époque John Littleton

Que ce soit à l’église, à la radio, sur le tourne disque ou la cassette huit pistes de la voiture, la musique incarne le changement. 

 Il y a quelques mois, j’ai eu la chance de visionner le documentaire de l’ONF sur la nuit de la poesie du 27 mars 1970. Quel événement incroyable! Une cinquantaine de poètes et auteurs-compositeurs ont défilés devant le micro jusqu’au petites heures du matin. Parmi eux on pouvait entendre Gaston Miron, Georges D’Or, Raymond Lévesque. Écoutons la grande Pauline Julien nous réciter Le temps des vivants, lors de cette nuit qui a fait l’histoire. c’est 

En 1970 comme aujourd’hui ce sont les jeunes qui soufflent le vent du changement. En vieillissant on tend plutôt à rechercher le statut quo. On a plus à perdre. La force du nombre des jeunes adultes des années 70 leur a permis de ne pas seulement rêver au Québec de demain mais de le créer.  

 En 2012, le mouvement social des carrés rouges initié par les étudiants a fait beaucoup de bruit. Je réfléchie régulièrement à l’affront qu’a du subir ces jeunes lorsque le gouvernement Charest a légiféré pour clouer le bec des contestataires. Ce n’ai pas rien! Un gouvernement dirigé par ces baby-boomers qui ont jadis fait front commun pour repenser le Québec, utilise le pouvoir législatif pour empêcher une nouvelle génération d’en faire de même. Une simple grève sur le gel des frais de scolarité c’est transformer en crise provinciale que le pouvoir en place a voulu étouffer. Je suis triste pour ces jeunes et pour nous. Le jour ou le gouvernement Charest a brisé les ailes et cloué le bec des étudiants, nous avons baissé les yeux collectivement. Nous aurions du épingler un carré rouge à notre veste, sortir frapper sur nos casseroles et écouter « Le bruit des bottes »

Dans une autre épisode de Sur mon Pick-up je vous parlerais du désenchantement de la génération X dont je fais partie et du choc brutale devant notre réalité de jeunes en quête de travail.  Permettez moi pour l’instant de revenir aux années 70. En se 12 mai, on nous annonce la triste nouvelle du décès de la chanteuse Renée Claude, emportée par la COVID-19. Elle avait 80 ans et, était malheureusement atteinte d’alzheimer. Le 8 mars 2019, 11 chanteuses ce sont regroupés et enregistrent le grand succès de Renée Claude Tu trouveras la paix pour ramasser de l’argent pour le Fonds de la recherche sur la maladie d’Alzheimer. 

 Renée Claude nous laisse une impressionnante discographie de 41 enregistrements dont 20 albums originaux, 8 compilations et 13 participations à différents projets. Sur mon pick-up se termine avec l’écoute quelques extraits des chansons de Renée Claude….